Benoit Leclercq Ecrivain

Charles le malchanceux

Charles le malchanceux

« Le chanceux est celui qui arrive à tout, le malchanceux celui à qui tout arrive.« 

Charles le malchanceux

Extrait :

Depuis la pièce voisine, émane jusqu’à moi une discussion houleuse, que prédomine une voix forte et grave. Tendant l’oreille, je parviens à en discerner le sujet.

  • Il ne va tout de même pas rester ici durant des lustres! s’écrie une voix d’homme apparemment courroucé.

  • Laissez-lui au moins recouvrer ses forces, père, lui répond Marguerite que je reconnais à sa voix douce.

Il apparait que ma présence indispose le paternel…

  • Tu sais bien que l’on ne peut recevoir personne ici, relance le père. Et s’il l’apprenait?

  • Sauf à lui dire, je ne vois pas comment cela s’avèrerait possible, rétorque sa fille.

  • Je te préviens, convalescence ou pas, je lui donne une semaine. Passé ce délai, je le flanque dehors ! conclut-il autoritairement.

Et de quitter les lieux en claquant la porte.

Bizarre… Surprenante altercation. Quelle chose si mystérieuse ne devrais-je connaître?

 

Extrait 2 :

Un soir, revenant de Rouen à l’issue d’un interrogatoire de justice, Pierre Jouenne m’interpelle :

–      Tu vas enfin pouvoir me montrer de quoi tu es capable.
–      Comment cela ?
–      Une exécution aura lieu demain à Rouen.
–      A quel supplice le condamné est-il voué ?
–      Il s’agit d’un criminel, et donc condamné au supplice de la roue.

Diantre ! Pour ma première participation aux côté de mon beau-père, j’aurais espéré administrer une peine bien plus légère, tel amener un coupable pour l’attacher au pilori, au pire une pendaison car excluant toute torture préalable, mais la roue ! Elle est une des pires tortures, qui consiste pour le bourreau à briser les membres du criminel au moyen d’une barre de fer, puis de défoncer sa poitrine d’un grand coup. Attaché ensuite sur une roue de carrosse dont on a scié le moyeu, tête vers le sol, bras et jambes repliés de façon à ce que ses talons touchent l’arrière de sa tête, le supplicié est ainsi laissé et exposé au public jusqu’à ce que mort s’en suive…

4éme de couverture

En 1675, entre Dieppe et Rouen, un jeune homme est blessé à la suite d’un  accident de cheval. Celui-ci n’est autre que Charles Sanson, grand voyageur et ancien officier du Roi. Recueilli et soigné par Marguerite, il tombe très vite sous son charme et les deux amants finissent par se marier après avoir longtemps été séparés par le père de la jeune femme. Alors que quelques jours plus tard, Charles fait face à l’exécution d’un homme menée sur la place publique de Dieppe par son beau-père, Pierre Jouenne, il comprend que son mariage avec Marguerite va le lier pour toujours à l’une des plus grandes familles d’exécuteurs du royaume. Pire encore, celui-ci devra assister son beau-père dans sa fonction et se préparer à reprendre le flambeau…

Avis

Commentaire  par Jackylebook, membre de l’univers Littérature Classique

S’inspirant de la véritable histoire du premier de la lignée des Sanson, Benoit Leclercq nous brode un rafraichissant et plaisant roman historique. Où le méchant lecteur sourira des déboires de notre héros mais finira par s’apitoyer sur son terrible sort. La bonne documentation historique sur le XVIIème siècle, en particulier sur le port normand de Dieppe et un lexique en bas de page qui nous traduit la truculence des expressions de l’époque confèrent à la lecture un intérêt certain tout en conservant une écriture fluide.

Cet ouvrage nous procure un savoureux moment, un grand merci aux Editions Jets d’Encre de l’avoir initié.

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