L’ABRI
« Un peuple qui oublie son histoire est condamné à la revivre »
Extrait :
C’est la troisième alerte cette semaine, et, à nouveau, mon père, après un autoritaire « On lève le camp ! », lance ses directives à chacun d’entre nous, tel un capitaine de navire affrontant un regain de tempête.
« Mado : le panier et la pharmacie ! Rose : le linge et les couvertures ! Maurice : les bougies, les allumettes et la boîte en fer ! »
Sitôt dit, sitôt fait.
Ma mère saisit un panier en osier, qu’elle remplit de victuailles : quelques fruits et biscuits secs, un peu de fromage, le reste du pain, de l’eau et du vin. De son autre main, elle emporte une sacoche déjà préparée pleine de bandages, de gaze, de désinfectants, de mercurochrome, mais aussi de papier journal pour les déjections. Ma sœur emporte le linge de rechange, déjà préparé également, et deux grandes couvertures.
Pour ma part, j’emmène la traditionnelle dizaine de bougies, car les lumières de l’abri s’éteignent très fréquemment lors des bombardements, nous plongeant dans une obscurité totale. Comme me l’a ordonné mon père, je n’oublie pas non plus la petite boîte en fer qui se trouve dans le premier tiroir de la commode. Ce sont les économies du foyer.
4éme de couverture :
1943, le monde est en guerre. Et Brest, port stratégique pour les alliés, est la cible d’incessants bombardements aériens. C’est donc au rythme des alertes quotidiennes que Maurice, 8 ans, vit le plus clair du temps dans le principal abri de Brest avec sa soeur Rose et ses parents durant la Seconde Guerre mondiale, l’abri Sadi-Carnot long de 560 mètres. Comment Maurice et sa famille subiront-ils cette promiscuité imposée ? Et face au danger quotidien, parviendront-ils à survivre ?
Benoît Leclercq développe une intrigue prenante et saisissante de réalisme, regorgeant de détails et de vérités historiques, servie par des personnages attachants. Un formidable hommage rendu aux Brestois et aux 371 Français victimes de l’accident de l’abri, le 9 septembre 1944, devenu le symbole des souffrances endurées par les populations civiles du fait de la guerre.
Benoit Leclercq signe un premier roman sur un épisode tragique de l’histoire de Brest, l’explosion de l’abri Sadi-Carnot. Il s’appuie sur une famille brestoise imaginaire retranchée dans « L’abri » pour en décrire l’atmosphère jusqu’au funeste dénouement du 9 novembre 1944. La tragédie de l’abri Sadi-Carnot, à Brest, n’a jamais fait l’objet d’un récit spécifique. Le mal est réparé : originaire de Plougonvelin, le restaurateur Berckois Benoît Leclercq signe un premier roman, « L’abri ».
L’Entretien avec l’Auteur.
Comment êtes-vous arrivé à la rédaction de ce roman, « L’abri » ?
Benoît Leclercq : « Disons que ce sont mes racines bretonnes qui ont parlé. Je suis passionné d’histoire, jeune écrivain malgré mon âge (54 ans) et le sujet m’a toujours intéressé. La question était de savoir comment l’amener. D’où l’idée de cette famille autour du père cordonnier, Georges, de sa femme Mado et des enfants Rose et Maurice que l’on suit au quotidien, au gré de rencontres diverses et variées ».
Justement, vous mêlez habilement fiction et références historiques…
« Comme c’est un roman, j’ai voulu qu’il y ait une intrigue. Et si ce n’est pas un livre historique, je tenais quand même à m’appuyer sur les réalités de cette période à travers moult détails et vérités historiques. Je souhaitais ainsi rendre hommage aux Brestois qui ont vécu l’Occupation et, plus particulièrement, aux 371 victimes françaises de l’explosion du 9 novembre 1944 ».
Outre la kyrielle de personnages singuliers, vous dépeignez une atmosphère pesante…
« Cette époque était particulière et j’ai voulu en relater l’atmosphère à travers les senteurs, la peur, la promiscuité dans l’abri Sadi-Carnot. Et puis, cette proximité immédiate avec les Allemands. Jusqu’à la mort ».
(*) La tragédie de l’abri Sadi-Carnot, à Brest, n’a jamais fait l’objet d’un récit spécifique mais a été mentionnée dans plusieurs ouvrages anciens : « Brest au combat », d’Albert Vulliez (1950) ou encore « Le siège de Brest à Lambézellec », d’Auguste Kervern (1950).
Ce que disent les lecteurs
Bonjour mes amis! Je viens de finir cet excellent livre d’un auteur que je viens de découvrir, et que je ne regrette pas!
TITRE : L’Abri
AUTEUR : Benoit Leclercq
Editions JETS D’ENCRE
Nous sommes en 1943, et nous faisons la connaissance de Maurice, 8 ans, qui vit avec ses parents Georges et Mado, ainsi que sa sœur Rose, 7 ans, à Brest!
Nous sommes en guerre, et quand l’alerte est donnée, ils vont tous à l’abri de Sadi Carnot, où là ils retrouvent leurs voisins, Mr et Mme Lefort, dont ils deviendront amis!
Maurice, avec ses mots nous décrit l’ambiance de l’abri, qui est un long tunnel, que Pierre régule le flux des entrées et de fermer la grille de l’abri!
A chaque alerte, nous nous élançons dans l’abri et nous retrouvons les mêmes personnes!
1944! Toujours les bombardements mais de plus en plus, Brest est bombardé jour et nuit, pas de répit, nous sommes obligés de rester à l’abri!
Toujours plus de monde, Georges, doit aller chercher des matelas, une promiscuité s’installe, avec les odeurs, les ronflements, l’ennui, et toujours ces bombardements!
Jusqu’au jour, où des Allemands s’engouffrent aussi dans le tunnel, mais avec des munitions et de l’essence!
Toujours plus de bruit, l’espace a diminué, quand soudain les allemands nous disent de fuir, en effet une épaisse fumée se dégage dans le tunnel!
Les gens fuient, se marchent dessus, les grilles ne s’ouvrent pas, une horreur!
Maurice en aura toute sa vie, ces images en tête!
L’auteur a une très belle plume, que j’ai beaucoup aimé, son humour, dans ces temps difficiles, et nous a décrit la vie des brestois sans fioritures, le réel, la vérité!
Ses personnages sont attachants!
Pour moi, pour un premier roman, c’est une réussite, c’est un auteur que je suivrai!
Je remercie l’auteur et les éditions JETS D’ENCRE pour leur confiance!
Votre MARTINE!
Un roman policier court dont les faits historiques sont réels (et pour ma part peu connus), les femmes tondues après la libération, ces femmes qui ont, d’une manière ou d’une autre
fréquenté l’ennemi.
Quelques moments drôles avec les frasques des uns et des autres.
Bref, une petite enquête policière sur des faits historiques et un dénouement un peu inattendu concernant le meurtrier
Nathalie
Avis sur le livre L'ABRI
Nous suivons l’histoire de Maurice et sa famille durant la Seconde Guerre mondiale dans la ville de Brest.
Nous sommes en 1943 et leur ville est envahie par les Allemands. Le père de Maurice a pris la décision de ne pas quitter leur maison.
Donc, pendant deux ans, ils passeront leur temps à se cacher dans l’abri principal à chaque coup de sirène annonçant un bombardement. Ils partageront cet espace avec plusieurs voisins qu’ils apprendront à connaître dont le couple Lefort. Ceux-ci deviendront très importants pour la famille. Maurice, par le biais de l’auteur nous raconte leur vie, leurs aventures et mésaventures, les amitiés et les départs.
La vie en ce temps de guerre, côtoyant les Allemands, devoir faire attention à tout ce qui est dit ou fait. Car plusieurs personnes sont disparues pour avoir parlé contre eux ou fait des gestes qui leur semblaient être une alliance contre eux.
Pour un enfant de huit ans, tout est difficile à accepter et à comprendre. Sur les 80000 habitants, ils n’en restent que deux mille en 1943. Plus de la moitié de Brest est démolie et détruite par les bombardements. La peur s’est installée parmi eux comme un membre de la famille. Car, bien que l’abri soit pour eux une sécurité, il deviendra pour tous les Brestois, un symbole de deuil et de souffrances.
Maurice perdra beaucoup dans cet abri et dans cette guerre en partie à cause des bombardements, Anglais et Américains, mais beaucoup à cause de la négligence des Allemands. En tout, durant les deux derniers mois avant leurs libérations, ils recevront plus de 30 000 bombes et 100 000 obus qui feront 600 victimes innocentes dont 371 dans l’abri qui devait leur sauver la vie.
L’auteur a su nous raconter l’histoire de Maurice grâce à une belle plume, vraie et sincère. La véracité des faits nous entrent dans le cœur. On s’attache aux personnages de l’abri sans hésiter, malgré les défauts parfois assez présents pour certains, mais l’urgence de vivre se ressent au travers des autres, l’amitié devient vitale.
Une histoire basée sur une époque qui on espère ne reviendra jamais.
L’abri ~ Benoît Leclercq
Lorsque j’ai rencontré Benoit Leclercq, la semaine dernière au salon du polar, j’ai engagé la conversation, car j’avais lu « Le mystère des pendus de l’Oise » que j’avais dévoré en une soirée.
Je lui ai confié que c’était récent mon goût pour les polars, et il m’a demandé ce que j’aimais habituellement. Il m’a alors tendu « L’abri ».
Il ne m’avait pas menti, en me disant qu’il était sur que ça me plairait, que je risquais la petite larme.
Le narrateur est un enfant de 8 ans, en pleine Seconde Guerre mondiale, à Brest. Ils étaient 60 000, ils n’en restaient à peine 2000.
Maurice nous raconte alors sa vie et sa survie en temps de guerre, avec ses parents et sa sœur. Comment vivre avec des alertes aux bombardements très fréquemment, tous les jours, puis même plusieurs fois par jour. Pendant ces alertes, sa famille et lui se réfugiaient dans l’abri Sadi-Carnot, là, ils tissent des liens avec des voisins de quartiers.
Et puis à mesure des ordres d’évacuation, le père cherche des solutions pour rester à Brest car ni le père ni la mère n’a une profession indispensable.
On découvre donc la guerre, à travers les yeux d’un enfant.
On découvre aussi la survie, à travers les yeux d’un enfant.
On découvre même joie et désillusion, à travers les yeux d’un enfant.
On découvre enfin la peine, la tristesse et l’affolement à travers les yeux d’un enfant.
J’ai été vraiment bouleversée par ce roman, et surtout par la fin. D’où le fait que je ne fasse ce texte que ce soir, alors que je l’ai fini hier.
Une boule au ventre depuis, un roman tellement criant de vérité.
Merci à Benoît de m’avoir conseillé son livre !